jeudi 24 janvier 2013

Born to be wild...



Je m'en allais vous conter notre "week end anniversaire de Martin Luther King", (question jour ferié, l'américain, y craint degun) mais cela attendra vu que j'ai personnellement été confrontée hier à la loi de la nature, dans mon jardin, et que la seule personne à qui je l'ai raconté, a fait preuve du plus grand scepticisme...

Donc, j'étais confortablement installée dans mon canapé, devant "Les Experts à Manhattan", avec Gary, qui ne va pas en rajeunissant lui non plus; il faudrait peut être le conseiller question coiffure: l'auburn foncé ne va pas à tout le monde, mais bon, ça, ça vient peut-être de la HD... et donc brusquement un gros BOUM dans la salle à manger que j'ai tout de suite identifié: un choc dans la vitre côté route!
Je m'approche avec précaution, jette un oeil, et aperçoit un oiseau allongé sur le dos, devant la vitre...

Il faut souligner qu'ici, on voit du macchabé... beaucoup... sur les bords de route.
Alors, au début, on s'émeut... au bout d'un mois, on commence à analyser la situation du bestiau avec froideur.

Je pense notamment à notre retour de San Antonio, quand sur le bord de la route, on a aperçu un animal qui s'était probablement fait percuter par une voiture, accompagné d'une sorte de gros oiseau, quand je dis gros, c'est gros, pas comme une poule, plutôt un dindon, le bec ensanglanté qui montait la garde.
Il était en train de dévorer un raton laveur, qui gisait les 4 fers en l'air et vu son état, il avait sa carte de donneur d'organes sur lui...
Moins de 5 kms après, c'était au tour d'un chevreuil.
Vu la vitesse à laquelle les gens roulent sur ces routes désertes, ils ne risquent pas de s'arrêter pour faire traverser Bambi.
Il était étonnament entier...
Tant qu'à faire, tu dézingues un bestiau comestible, tu t'arrêtes: si il est encore vivant, tu lui places 2 pruneaux entre les 2 yeux à Bambi, avec ton 38 passé dans la ceinture, parce que bon, il a quand même rayé ton 4x4 tout neuf qui n'a jamais vu la boue, bien sûr, t'habites en ville, pas con, la campagne, ça salit, et hop, "A taaable!

Comme une amie qui a trouvé un raton laveur mort sur la route devant chez elle, et qui lui a accroché à la patte, un ballon gonflé à l'hélium sur lequel était écrit: "Get well soon!" (bon rétablissement!)

Mon oiseau se relève malgré tout, s'envole et là, 4mètres plus loin, paf! tombe subitement dans les marches de mon entrée, mort, raide mort serait plus juste (cf photo). Rigidité cadavérique indiscutable au niveau des papattes... Pétéchies dans l'oeil droit...





Mort violente que j'ai attribuée tout d'abord au choc: je ne suis pas médecin légiste mais bon,  je regarde beaucoup la télé: une hémorragie interne me semblait la cause la plus probable...


C'est là que je l'ai aperçu:






Il était énorme, et franchement vu le regard qu'il lançait au petit titi, j'ai finalement penché pour une crise cardiaque en plein vol...
Surtout que de derrière ma fenêtre, quand il m'a regardé, j'en menais pas large...
Il m'a fait pensé à la chouette, j'ai demandé à faire partie du programme de protection des témoins,  il s'est envolé, j'ai pris une photo ratée:




Il s'est réfugié dans un arbre et m'a observé un moment:





Pas besoin de relever les traces d'ADN, je crois que l'on est d'accord pour attribuer la mort du Titi à un coeur fragile...



lundi 7 janvier 2013

Fashion Diva ou pas...


Quand on part a l'etranger, le point positif, c'est qu'on sait que l'on va se frotter a une culture differente, le point negatif...  c'est que l'on va se frotter a une culture differente...

J'aime bien les anniversaires d'enfants, j'aime bien les gateaux d'anniversaire fait maison des copines ( mes enfants ont le bon gout de choisir des copains et des copines avec des meres sympas, et j'ai le bon gout de choisir des copines avec des enfants trop cools, et cerise sur le gateau, les copines ont elles-memes des copines au top...), j'aime bien les enfants surexcites qui echangent des cadeaux qu'ils ont choisi avec un soin jaloux, j'aime bien les anniversaires avec un tas de garcons qui joue au cow-boys et les filles qui courent comme des deratees habillees en princesses...

Du coup, lors de notre premier anniversaire americain, j'etais ravie:
la BFF (best friend forever, meilleure amie pour la vie, oui, c'est long, d'ou l'acronyme) de notre fille, a joue le jeu a fond, hurlement hysterique a l'ouverture de chaque cadeau, presence de sa mamie, de ses 2 oncles et de la ribambelle de cousins- cousines, un gateau dement, une conversation sympathique avec les parents, et des enfants heureux au retour dans la voiture...

A la reception de la 2eme invitation, des le depart, ca sentait pas bon...

Lieu: Sweet n Sassy

"A vu de nez, je dirais que tu n'y es pas encore a la fete, mademoiselle..."

La rapide diagonalisation du site internet de ce lieu de perdition, nous apprend qu'il s'agit d'un institut de beaute pour petites filles, avec mini manu, mini pedi, spa et coiffure...
Sur ce, j'envoie un texto a l'une de mes copines americaines, histoire de tater le terrain, mais deja intimement convaincue que demain, on peut prevoir une balade en foret...
"MA fille ne mettra pas les pieds dans un endroit pareil, merde!"
Elle me repond que je ne devrais pas m'inquieter et rajoute en se moquant ouvertement de moi:
 "Je pense que l'innocence de ta fille sera preservee."

J'ai pense mettre un film de cette deeeeeeelicieuse apres-midi, mais l'idee qu'un gros pervers malade puisse se rincer l'oeil dessus, si ce n'est se rincer autre chose... m'en a dissuade.
Disons que j'ai rarement vu autant de mauvais gouts rassembles en un seul endroit...
"Sweet and sassy" serait, comment dire de facon correcte pour que ma mere ne me dise pas que je suis grossiere en public... ????
"- une usine a petasses..."
Tu sais, celles qui comptent combien on est dans les soirees et qui commandent un kir peche  ou un jus de fruits improbables, et qui rient a rebours...
Ou encore, celles qui font de la telerealite, pour etre choisies dans l'equipe des Cheerleaders des Dallas Cowboys, belles comme des coeurs pour pas dire megabonnes et a la question de culture generale:
"Comment s'appelle le candidat democrate aux elections presidentielles?"
"-Euh, Michelle Obama??? "

Parce que finalement, c'est le concept...
Les hotesses qui ont barbouille les petites de maquillage, (pas la mienne, "elle a de l'eczema, niark niark niark") donnaient le ton en arrivant avec leurs tutus de couleurs flashy portes sur des chaussettes, a  hauteur du genou, jaunes ou vertes, et je pense que, bon, a l'occasion, d'un Halloween delirant ou d'un jour de Carnaval imbibe, ce que l'on peut te pardonner a 18 ans, passe generalement moins bien a l'approche des 25...
Et puis bon, merde, si tu peses 1 tonne et demie, et que tu veux etre un minimum "sassy", tu portes pas ca, bon sang, est-ce que je mets des decolletes pigeonnants, moi???
NON! je ne veux pas etre ridicule, t'es plate comme une limande, j'te dis pas de mettre un col roule mais bon, le rembourage, ca va a 11ans quand tu te deguises, a 35, tu assumes:
Le jour de la distribution, j'etais pas la, de plus j'ai bien vu qu'il y en a qui ont ete servies 2 fois...
Non, je ne citerai pas de nom...
Tout ca pour dire que finalement les miches, c'est comme le bon gout, tout le monde en a pas la meme dose au depart...

L'apres-midi s'est etiree en longueur, a coups de slogans scandes en criant:
"-SWEET! SWEET! SWEET!  N SASSY! SWEET N SASSY! YEAH!!"
de danses douteuses a la choregraphie improbable, de poses langoureuses, oui-oui, pour ne pas dire sexy,  dument conseillees par la dinde en tutu bleu ( j'en profite pour remercier mon soutien psychologique en direct de Bourgogne, sans lequel cette apm n'aurait pas pu se terminer aussi sereinement... ) sur le podium de la pampered place ( pffffffff),  de chants de Justin Bieber alias Vomito depuis que l'ado a degobille en direct d'un concert en Arizona, et puis comme je voyais avec soulagement l'heure du depart se rapprocher, la maman de la star en herbe, ( suis-je bete j'ai oublie de preciser le theme de l'apm: "Fashion Diva", surtout que bon, c'est important pour bien se mettre dans l'ambiance) a suggere une promenade ...
Chouette! que je me suis dit: "on va prendre l'air, il fait beau, ouf, quelqu'un de sense"...
Une promenade dans la limousine rose bonbon de l'usine!!!! YES!!! YOUHOU!!
A ce stade-la, je souriais toujours pour sauver les apparences, ma fille qui n'avait pas l'air de vraiment apprecier le moment, sa BFF, arrivee en retard, avait les yeux qui clignotaient avec ecrit "HELP" sur le front... je me suis dit, en toute mauvaise chose, il y a du bon a en retirer, cherchons, la promenade en limousine dure 20 min, ca va t'occuper...

Ca nous a bien-bien change des gouters deguises au Parc St Mitre, c'est sur...
A la question: qu'est ce que ca sera l'an prochain?
J'ai bien une reponse mais ma mere ne va pas apprecier si je reponds "soiree putes",
et puis en plus, ce jour-la, on a prevu une sortie en foret...
Et puis bon, le truc positif,  j'ai trouve: ma fille a tellement pas apprecie ce qui lui etait arrive, c'est comme un vaccin ( des fois, c'est bien les vaccins) on lui a inocule le gene de la pouf, comme ca, a l'adolescence, elle l'attrapera pas.






vendredi 28 décembre 2012

On the road...


Quand on a du quitter les Cadiens pour aller à La Nouvelle-Orléans, j'étais un peu triste, je serais bien restée un peu plus longtemps au milieu de tous ces gens délicieux que nous avions croisés, qui nous parlaient en français et nous disaient combien ils aimaient notre beau pays, nos fromages, notre vin... J'allais pas faire la fine bouche, j'adoooore les compliments...
La cambrousse est certes quelque peu hostile, mais si belle... le genre d'endroit où tu scannes d'un oeil anxieux le fond de la piscine, avant de plonger...

Alors, nous avons repris la route, elle est looooongue et droiââââte et monotone, sur une sorte de double-voie montée sur pilotis au-dessus de l'Atchafalaya, un bayou immense. Le seul réconfort, si tu tombes en panne, c'est que tu ne mourras pas de soif... mais au moment de tendre la main dans l'eau, tu vas te rendre compte que finalement la gorge sèche n'est pas ton problème n°1...




Quand on a traversé le Mississippi, j'étais très excitée et j'aurais apprécié que les enfants réalisent l'importance du moment!!!


"-On est sur le Mississippi, les enfants, vous vous rendez compte?? Maman a attendu trente-neu... trente-cinq ans pour le voir! Lachez vos DS et vos poupées, on regarde dehors, à gauche, il y a Baton Rouge, c'est dingue, c'est Baton Rouge, regardez!!!


"-C'est moche..."

Bon, c'est vrai, c'était moche.



"Bon, regardez à droite, c'est le Mississippi de Tom Sawyer, c'est dingue, non? c'est l'un des plus grands fleuves au monde, il est immense, il traverse plusieurs états, vous vous rendez compte, VOUS êtes sur le Mi-ssi-ssi-ppi, vous avez 6 et 10 ans et vous y êtes, moi à votre âge, j'avais traversé le Reyran et l'Argens !!! "



Faut dire qu'on l'a traversé plusieurs fois le Mississippi avant d'arriver à La Nouvelle Orléans...
"-Pourquoi on l'a traversé 3 fois la rivière?
-Parce qu'elle fait des méandres...
-???
-des virages... tu sais des trucs ou faut toucher le volant pour que la voiture change de direction..."

Même moi, j'ai oublié ce que c'est: ici, pour changer de direction, y a 2 possibilités, un carrefour ou un feu rouge...
Parce qu'en fait le code de la route US est un peu différent du nôtre... non, non, pas le français, le sudiste... celui que t'apprends quand tu passes le permis entre Nice et Marseille...

Celui où on bouge les bras, on insulte, on sort de la voiture, on crie, beaucoup... et où on se muscle les mollets en été:
Embraye, 1ère, avance, freine, débraye, attends, embraye, 1ère, avance, freine, débraye, attends, embraye....
Tu souris? tu sais de quoi je parle, hein...

Déjà, ici, quand t'as ouvert la portière finalement, t'as fait le plus gros... surtout si tu vas au drive-in du fast food, au drive-in de la pharmacie (dans laquelle tu peux faire développer tes photos, acheter l'apéro, alcool-chips et cahouètes comprises, reluquer quelques couv' de presse people, et acheter accessoirement des médicaments, ah ben non, y'a pas d'homéopathie, parce que la FDA a pas prouvé son efficacité... ben oui, des fois que ça soit néfaste... c'est pas comme une p'tite binouse avec un sachet de chips... ça, c'est prouvé, c'est efficace...) ou au drive in de la banque ou au kiss and fly de l'école, bref, tu colles tes fesses dans ton fauteuil, tu enclenches le régulateur de vitesse, et en avant, c'est "On The Road" à Bedford!!

1/Le carrefour

Toi qui projettes de venir avaler du bitume en Amérique, sais-tu les risques mortels d'emprunter un carrefour à la française ici??
Et, si tu es un peu observateur, tu vas réaliser que dans ce carrefour, il y a 4 voies et ...4 stops....
et que la règle du 1er arrivé, 1er servi, s'applique...
Alors, pas compliqué, moi, j'ai pas conduit le 1er mois, puis, quand l'homme m'a poussé au cul pour que je me mette derrière le volant, j'ai évité ce carrefour stratégique tant que j'ai pu... situé à 200m de chez nous, il mène chez le pédiatre... erreur fatale. Mais comme on avait des vaccins à faire...
Il a fallu affronter l'angoisse du carrefour...
Mon 1er mois de conduite, j'ai souffert de tensions dans les cervicales et les bras, monstrueuses... J'ai sué comme on sue rarement dans une vie, à part à un accouchement, j'ai cru crevé plusieurs fois de peur... mon mari aussi, notamment quand j'ai connement emprunté un sens interdit la semaine dernière...

Mais ma 1ère traversée du carrefour m'a laissé une drôle d'impression:
"-NE ME PARLEZ PAS", j'ai crié aux enfants, "NE ME PARLEZ PAS!!!" sur un ton quasi hystérique, et là, le blanc:
qui c'est qu'est arrivé en 1er??? La fausse blonde en grosse voiture noire? ou le Stetson en grosse voiture noire? ou le...?
Bref, j'avais foiré, j'ai attendu que tout le monde me regarde en ayant l'air d'attendre quelquechose de moi, je me suis avancée puis j'ai freiné, j'ai vérifié qu'ils avaient pas changé d'avis, et j'y suis allée...
Pas glorieux... mais c'est à peu près ma technique, et j'ai bien l'impression que c'est la leur aussi...


2/Le feu rouge

Pas compliqué mais dangeureux.
Au feu rouge tu t'arrêtes. SAUF, si tu tournes tu peux passer MAIS, sache que si tu tournes à gauche: tu es au vert, mais ceux d'en face aussi...

Conseil: Attends la flèche verte ET le feu vert... ce qui peut t'éviter d'invectiver d'honnêtes gens qui n'avaient pas nécessairement planifié de te couper en 2...

Dernier conseil et pas des moindres:

Toi, l'homme des cavernes qui sort facilement de ta voiture lorsqu'un de tes congénères, pourvu je cite "d'une c... de plus que les autres faut croire" comme tu te plais à le répéter, t'insulte ouvertement en te dépassant d'une façon un peu cavalière,

NE SORS JAMAIS DE TA VOITURE AU TEXAS!!

Conseil émanant d'une texane, et vu ses yeux au moment du conseil, ne tente rien...

Explication: ici, on ne fait pas ça, ça pourrait être vécu comme une incursion dans l'espace vital, et quand on a peur et qu'on a une arme, on la sort...
Vu??











jeudi 13 décembre 2012

Des alligators et des minettes




L'homme de Lake Martin, le Bear Grylls du Bayou, (plus "wild" qu'un alligator, qu'est-ce?) le chasseur d'alligators à main nues...

C'est lui, Norbert LeBlanc...

C'est une vedette, tapez son nom dans Google, encore mieux, dans Youtube, vous l'aurez tel que nous l'avons rencontré: il est humble, il est drôle et il a un physique... et il parle français comme un "cadien"...
Pour la faire courte, suite au" Grand Dérangement", certains français de la Nouvelle Ecosse ont  été expulsés ou ont décidé de migrer (notamment) chez leurs cousins du Sud, en Louisiane.

Nous voilà donc partis sur le Bayou dans un canot à fond plat, les enfants vétus d'un gilet de sauvetage... j'aurais préféré un fusil à pompes... mais je n'ai rien dit, je ne voulais pas passer pour la touriste de base, effrayée par la perspective de passer 2h dans dans des marais troubles où vivent quelques 1200 alligators certains de plus de 4m de long.
On a sa dignité, après tout...




Nous avons salué les autres passagers du bateau, nous étions tous francophones, touristes et vacanciers, tous dans la bonne humeur, heureux de partager un moment exceptionnel.
Ben oui, parce qu'à part des crabes, j'ai jamais vraiment approché des trucs qui mordent dans l'eau.
Norbert nous a prévenu dès le départ que la saison était déjà bien avancée et qu'il était possible que l'on n'aperçoive pas d'alligators...
Alors, quand le premier a montré le bout de son nez, et qu'il a annoncé :
"Cuilà il est en plastique, j'l'ai mis ce matin pour les tourrristes"...
J'ai hésité à faire la photo... il bougeait pas et nous observait d'un oeil éteint.
Pas Norbert, le croco.
Du coup, je n'osais pas le prendre en photo ouvertement, surtout que personne ne se précipitait pour le photographier, et puis ça ricanait à l'avant du bateau...



Quand on a été suffisamment prêts, je me suis dit que c'était une belle imitation...

Au 2ème, j'ai compris... et je ne devais pas être la seule vu le remue-ménage sur la barquasse...




Après, c'était un vrai défilé, à croire qu'ils s'étaient passés le mot:

 -Dis donc, Gégé, j'crois qu'cest la dernière barque de touristes d' l'été, on va s'en jeter un p'tit derrière les canines?




Lui, je l'aime bien, il trempe une patte nonchalamment, très photogénique... Après, il a sauté dans l'eau et là, je l'aimais moins, parce que ce gros pépère, il faisait plus de 3m, et je préférais le voir fignoler son bronzage que l'imaginer sous la barque...

Une dame a demandé:
"-C'est quoi la différence entre un alligator et un crocodile?"
"Ben, si c'étaient des crrrrocodiles, ils aurrraient déjà sauté dans l'bateau, l'alligator, il est pas courageux."

Après le 10ème bestiau, il commençait à faire chaud et puis serrer les fesses aussi longtemps c'est fatigant, alors, comme Norbert, il prend soin de ses touristes et puis qu'il les connait bien, il s'est "garé"... dans un coin du bayou... (ce qui ne m'enchantait pas, la cible mouvante est toujours plus difficile à atteindre...) et il a sorti sa gnôle maison!!
J'vous ai dit, il a des origines françaises...
Il a sorti sa valise dans laquelle, il y a :
-des verres, des albums photos de sa grande époque de chasseur et des magazines tels que Grands Reportages et National Geographic dans lesquels on le retrouve en photo au détour d'un article sur les Bayous...
Il nous a raconté sa première pêche et sa frayeur lorsqu'il est tombé à l'eau, entraîné par l'alligator qui avait mordu à l'hameçon... et puis sa conclusion:

 "J'ai comprris que j'savais courrrirrr surrr l'eau..."


Dans le bayou, il n'y a pas que des alligators, il y a des tortues d'eau qui prennent le soleil sur des nénuphars, des oiseaux et :


Des "grrrands hérrrons bleus"...



des "cyps", des cyprès, au bois imputrescible, avec des "g'noux", les racines qui sortent de l'eau...



De la mousse espagnole, qui pend des arbres...




Des arbres qui ont des centaines d'années...


Et puis beaucoup de poésie et de passion.
Vous l'aurez compris, on a A-DO-RE notre balade, et je pense souvent à Norbert, le Cadien, sa "casquette de cadien" en carapace de tortue. Il est le dernier à faire visiter le bayou avec son respect, son humilité et sa culture, il parle français comme peu de personnes parlent encore le français en Louisiane.
Il l'a appris avec ses parents et ses grands parents, alors que Napoléon a vendu la Louisiane en 1803 et que l'usage du français est interdit en Louisiane dans les écoles et les lieux publics depuis 1913.



Parenthèse culturelle terminée, âmes sensibles s'abstenir:

La prochaine fois, je parlerai des espèces agressives que l'on trouve sur Bourbon St à La Nouvelle Orléans...







jeudi 29 novembre 2012

L'esprit de Noël


Il y a maintenant quelques semaines, j'ai reçu un message de la secrétaire de l'association du quartier où nous vivons, qui informait ses aimables concitoyens que cette année encore, on pouvait s'inscrire au concours de décorations de Noël.
La couleur imposée des lumières dans notre quartier est le blanc et il serait de bon ton, qu'un maximum de residents participe...
Je ne sais pas si c'est notre côté rebelle, notre ronchonnerie typiquement française, ou juste le plaisir de ne pas céder sous la pression, on a acheté des lumières multicolores, évidemment...
Disons que cette dame nous inonde de mails concernant la vie du quartier: cela va des branches non coupées, aux poubelles qui traînent en dehors des heures autorisées, aux activités diverses et variées du genre "venez rencontrer le shérif chez Susan et Mike"...
Il semblerait que l'observation des règles pour bien vivre ensemble soient très importantes à Wisteria Lane. Je suis d'ailleurs intimement convaincue qu'un de nos voisins s'est plaint de l'état de notre jardin à notre propriétaire peu après notre arrivée: l'arrosage automatique étant tombé en rade en plein mois de juillet, avec des températures quotidiennes au dessus des 40°C, dire qu'il était sec serait un doux euphémisme...
Il apparaitrait selon certaines sources que la délation soit un service rendu à la communauté dans certains cas...
Apparemment, nous ne sommes pas les seuls rebelles du quartier, puisque l'un de nos plus proches voisins a illuminé sa maison de spots... rouges...
Voici quelques photos prises hier soir, nous en sommes encore émerveillés ce matin:


Aucune idée concernant l'identité du Père Noël vert



La crêche grandeur nature

Lui non plus n'a pas cédé aux dictats de la mode du blanc...


Le traîneau du Père Noël texan,( avec des tatous volants!) dans la résidence voisine, rouge!




L'étoile du Texas











La plus belle!! en son et lumières






The last but not the least...




mercredi 14 novembre 2012

Medicine Man


Je suis allee chez le doc ce matin, il parlait francais, mis a part une attente de 2h , rien a dire:
j'ai une sinusite, il m'a donne un spray nasal a la cortisone.
Il voulait me faire une injection, j'ai refuse:
il y a un truc que je vous ai pas encore raconte, c'est les pubs pour les medicaments a la tv; j'en ai parle a E. et il croyait que j'en rajoutais...
Une pub pour Humira, une injection pour les articulations douloureuses:
Tout commence bien tu vois que le gars il peut pas lever le bras pour entrainer son equipe de base ball, c'est embetant, il a mal... on voit le produit et hop! le gars il ecrit en haut du tableau a l'entrainement, il va mieux... bon, c'est pas Scorsese qui a fait le scenario, on s'en doute. Bref, la, y'a une voix off qui dit :
"si vous souffrez de maladie de crohn, ou de maladie auto immunes, n'utilisez pas ce medicament, si vous avez de la fievre ou des allergies n'utilisez pas ce medicament, si vous etes enceinte ou souhaitez etre enceinte dans les 10 ans a venir, si vous avez eu le cancer ou si vous avez eu une maladie des poumons, si vous avez un rhume ou pensez attraper un rhume dans les annees a venir n'uitlisez pas ce medicament, il peut entrainer des lymphomes, des tumeurs du cerveau et des cancers generalises..."
Je n'exagere pas! En fait, tu as plus mal au bras, parce que t'es MORT!!!
Bref, les medicaments ici, je me mefie, et son injection elle me plaisait pas, t'as le nez qui coule et hop, apres t'as une tumeur au poumon.
La nurse et le doc, ils avaient l'air d'halluciner que je n'ai pas de maladie de familles, ils ont insiste lourdement, soit ca les embetait, soit ca les etonnait, et j'ai ajoute que j'avais fait le tour des medecins avant de partir de France, ils commencaient a me parler d'examens de sang!!!
J'ai une narine bouchée, les gars!!
Quoi, pas de diabetes, pas de cholesterols, pas de problemes cardiaques, vous fumez pas? vous buvez pas????
La , j'ai dit "je bois des fois", je suis francaise, je suis pas alcoolique!!!
Comme quand, dimanche matin, apres avoir mis 3/4 d'heure avant de se degotter une bonne bouteille de vin francaise et une autre californienne, on est passe a la caisse et on a refuse de nous le vendre parce qu' "on ne vend pas d'alcool avant midi le dimanche".
Pourquoi?? ça evite d'entrer a la messe beurré j'imagine!
Bref, le doc et la nurse hallucinaient qu'on puisse mourir de sa belle mort !!
J'ai attendu tellement longtemps, je crois qu'ils attendaient que ma maladie s'aggrave ou que je developpe une autre maladie...
Bon, je vous laisse, je vais boire ... un verre d'eau...

samedi 20 octobre 2012

Alamo, San Antonio et l'Italie



Après avoir lu le roman de J. Michener, intitulé Texas, nous avons eu envie d'aller à San Antonio, voir les ruines de la Mission de San Antonio de Valero, sur les traces de cette poignée d'hommes qui en donnant leur vie, on réussit à mobiliser toute une nation et à gagner l'indépendance du Texas.
Cette mission catholique a été construite par les colons espagnols en 1719 et abritait près de 200 personnes. Le Texas s'appelait alors le Tejas, et était sous domination mexicaine, plus précisément il était l'une des provinces du Mexique dirigé par le Général Santa Anna:
Ce dernier a accédé 11 fois à la présidence du Mexique, pas toujours très démocratiquement... et aimait à se voir comme le Napoléon de l'Ouest.

Le 11 mai 1835, l'état de Zacatecas au Mexique, riche de ses mines d'argent décide de se rebeller et de ne pas céder ses droits à la dictature de Santa Anna. Celui-ci, excité par le défi, envoie plusieurs de ses officiers infiltrer les rangs de l'armée de la ville et dans le même temps, il contourne la ville et l'attaque à revers:
Entre compétence et perfidie, il réussit à écraser les rebelles et 2500 femmes et enfants sont abattus, viols et pillages vont se poursuivre jusqu'à ce qu'il ne reste de la ville que des ruines ...
La ville de Zacatecas a été détruite car elle a refusé de plier devant le pouvoir de Santa Anna. Vers la fin de l'année 1835, Santa Anna remonte vers le nord; si le Tejas continue à s'opposer au gouvernement central, il subira le même sort.

Arrivé en vue d'El Alamo, Santa Anna décide d'installer ses troupes autour de la Cathédrale San Fernando et de faire hisser un drapeau, rouge dont le message est résumé dans sa couleur... "quand la bataille commencera, nous ne ferons aucun prisonnier".
Quatre hommes vont décider du sort d'Alamo, Jim Bowie, Davy Crockett, William Travis et James Bonham.
Travis écrit cette lettre pour demander du renfort:

« Au peuple du Texas et à tous les américains dans le monde » :

"Camarades et compatriotes
Je suis assiégé par plus de mille Mexicains sous le commandement du général Santa Anna. J'ai subi un bombardement continuel depuis 24 heures sans perdre un seul homme. L'ennemi a demandé notre reddition sans condition sous peine de passer toute la garnison par les armes si le fort était pris. J'ai répondu à leur demande par un coup de canon et notre drapeau flotte encore au-dessus de nos murs. Je ne me rendrai jamais.
Je vous lance un appel, au nom de la liberté, du patriotisme et de tout ce qui forme le caractère unique américain, de venir nous aider aussi vite que possible. Jour après jour l'ennemi reçoit des renforts et ses forces se monteront sans aucun doute à 3 ou 4 000 hommes d'ici quatre ou cinq jours. Même si cet appel n'est pas entendu, je suis déterminé à résister aussi longtemps que possible et à mourir comme un soldat qui n'oublia jamais ce qui est dû à son propre honneur et à son pays.
La victoire ou la mort."
William Barret Travis
Lt. Col. Comdt

Sur ce croquis, la position défendue par Crockett et ses hommes, les tireurs d'élite du Tennessee.



    L'intérieur du fort et le puits

D'après les recherches que Michener a faites pour son livre, il raconte que le samedi 5 mars, la veille de l'attaque, sentant la mort imminente, Travis traça une ligne au sol du bout de son pied et s'adressa à ses hommes en leur donnant le choix, franchir la ligne et se battre à ses côtés, ou fuir. 182 hommes enjambèrent la ligne. Un seul resta en arrière, Louis Rose, un français, héros des campagnes napoléoniennes , il déclara:
" -Je suis venu en Amérique pour vivre en homme libre et non pour mourir inutilement."
 Par 2 fois, Bonham a franchi les lignes pour aller chercher du renfort, un renfort qui n'est jamais arrivé et c'est au bout de 2 semaines de siège que Santa Anna lança son attaque, à l'aube.

 A 7 heures du matin, la victoire de Santa Anna est totale, et son dernier ordre devant les dépouilles des héros, est:
"-Brûlez-les tous".
 Dans les jours qui suivirent, un mot d'ordre rassembla les hommes du Texas et des autres états:
"-Remember Alamo!"
 C'est au son de ce cri que les hommes de Santa Anna ont été défaits, à la bataille de San Jacinto par l'armée de Sam Houston, à l'heure de la sieste... alors que Santa Anna s'offrait une sieste crapuleuse avec une jeune femme...

La bataille d'El Alamo a entraîné la bataille de San Jacinto, qui a engendré une république indépendante, qui a duré 10 ans.

Nos pas nous ont ensuite mené vers la Riverwalk. Comment en parler sans être vexante? Dans les rares guides que nous avons trouvés traitant du Texas, San Antonio est appelé "la petite Venise", "la ville la plus romantique des Etats Unis", on évoque son charme...
A n'en pas douter, ceux qui évoquent une quelconque parenté avec une ville italienne (canaux ou pas) n'y ont jamais mis les pieds. Il y a en effet des canaux, avec des canards (qui mangent des nachos) et de l'eau pas très claire, et des bateaux, qui n'ont en commun avec les gondoles que le fait qu'ils flottent...



Mon talent inné pour la photo rend cet endroit étrangement séduisant!!

Je ne commenterai pas la nourriture proposée dans cet endroit, quand on est en Italie, on mange italien, quand on est en Amérique, on mange ce qu'on trouve. (je plaisante, je ne désespère pas de trouver un troquet où me sustenter avant notre départ)

Nous nous sommes orientés vers Market Square, le marché mexicain, où j'aurais bien gouté à quelques nourritures vendues dans la rue, mais je ne suis pas vaccinée contre l'hépathite A, je suis hypocondriaque, et les seuls qui se lançaient, étaient des Marines en goguette avec tous leurs vaccins à jour, je me suis retenue, et j'ai fait comme les canards, j'ai mangé des nachos...




Il serait injuste de ma part de ne pas parler de King William Street, un quartier de San Antonio, un peu à l'écart du centre bondé. Quelques lignes seulement dans un guide US que nous avions pris avec nous, nous avons hésité à nous y rendre... Ca aurait été une belle erreur. Les photos parlent d'elle-même, on est dans le romantisme, il n'a rien d'italien, et ça ne gâche en rien le plaisir, au contraire.