Affichage des articles dont le libellé est Voyage. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Voyage. Afficher tous les articles

jeudi 19 octobre 2017

The Son





Je suis toujours ravie d’avoir des commentaires sur mes articles. Je trouve ça super gratifiant quand je constate que la personne qui a commenté n’est pas ma mère, j’ai l’impression de recevoir le Pulitzer.
C’est en lisant un commentaire concernant mes enfants dernièrement que j’ai repensé à la responsabilité qui pèse sur les épaules des parents en expatriation. 
Lorsque nous avons quitté la France, notre fils de 10 ans n’était pas motivé du tout et partait clairement à reculons. Il n’avait pas envie de quitter sa famille, ses copains, son école et le parc où il passait ses mercredis depuis ses 2 ans. 
Il s’est adapté malgré tout, d’abord parce qu’il est un enfant facile et gentil et aussi parce que les professeurs de sa nouvelle école étaient affectueux, compétents et compréhensifs. 
Sa prof de sciences a tout de suite conquis son coeur en lui montrant une bestiole morte, bouffée par les vers près de l’école, suivi d’un serpent à la piqûre mortelle lors d’un sortie scolaire. Ils étaient sur la même longueur d’ondes. 
La prof d’anglais nous a assuré que notre ainé était épatant tous les jours pendant six mois; la prof de maths quant à elle, associait pédagogie et jeux avec succès, bref, la vie était belle. 
Question amitié, notre fils a dès la rentrée été accueilli par un garçon jovial et joufflu qui lui parlait avec les mains, et dont l’oncle travaillait à l’entretien de l’école. Alors que l’année avançait, le gamin s’est montré de plus en plus lunatique et désagréable, jusqu’au jour où il a annoncé qu’il déménageait et a lâché sa bombe. « C’est mon oncle qui m’a demandé d’être copain avec toi au début de l’année, parce qu’il travaille à l’école, en fait, j’en ai jamais rien eu à faire de toi ».
Inutile de dire que la culpabilité parentale s’emballe grave. Non seulement, tu as envie de traiter un dix ans d’enfoiré mais en plus ton fils a le coeur brisé et tu en es responsable, indirectement.
C’est vrai que l’expatriation, c’était notre rêve et c’était surtout un choix ce n’était juste pas le sien. 
C’était notre rêve de montrer à nos enfants un nouveau pays et de partager avec eux de nouvelles richesses malgré l’appréhension, les efforts et les sacrifices.
Aujourd’hui, si on arrive à affronter la frustration du retour et les contrariétés quotidiennes inhérentes à l’impatriation, c’est grâce à tout ce que l’on a vécu là-bas.
Ils ont voyagé, beaucoup, ils ont rencontré des personnes de tous les milieux, des très riches qui se perdaient dans leur grande maison et des copains très pauvres qui mangeaient rien le weekend. Ils ont rencontré des ultra-conservateurs sympathiques, des progressistes hilarants. Ils ont goûté des plats nouveaux avec quelquefois des ingrédients étranges. Ils ont vu des amoureux de tous les âges et de tous les sexes se tenir par la main et parler d’amour. Ils savent que le champion du Texas de lutte féminine est un garçon. Ils ont vu des nanas s’exhiber à demi-nues à La Nouvelle-Orléans et des familles vivre dans des cartons à Los Angeles. Ils ont vu la mort au cimetière d’Arlington et l’Alamo, et ont visité Gettysburg.  Ils citent JFK et connaissent MLK. 
Ils mettent leur main sur le coeur quand ils chantent l’hymne américain et parlent anglais couramment. 

Mais ce qu’ils ont réellement appris pendant ces cinq ans, c’est accepter les autres et leurs différences parce qu’ils savent ce que c’est d’être celui qui est différent.

Après avoir été le "Frenchy" au Texas, il est "le Texan" en France.
Ouray, Colorado.


Quand on est parent, on fait du mieux que l’on peut même si ça n’est pas toujours très réussi. Je leur rappelle généralement que c’est du carburant pour leurs futures visites chez le psy, où ils pourront à loisir déblatérer sur leurs égoïstes parents qui les ont forcés à vivre cinq fantastiques années d’enfer texan.
Alors il est toujours amusant de recevoir des reproches et des conseils de personnes qui assises derrière leur écran, n’ont jamais vécues à l’étranger, n’ont pas d’enfant ou n’ont pas un sou de psychologie. 

Je crois que même si à cause de nous ils ont été stressés quelquefois, si ils ont eu peur, trop froid ou trop chaud, ça valait le coup et je repartirais à la minute, avec eux, là ou ailleurs, si ça se présentait à nouveau.


Le Grand Canyon, North Rim, Angels Window.

mardi 4 avril 2017

I'm a big big girl in a big big world.




Miss N. in the woods, in Austin.



Here is the one and only article in english you will find in my blog. I did not write it. My sweet daughter did it and she did a better job than I would have done. Last month, her teacher asked the class to write about a moment in their life when they "broke a barrier". This is what she wrote. This expatriation is such a huge adventure for such a little girl, "I'm not little, I'm young!"  she keeps repeating. She has now spent half of her life in Texas and I love who she is becoming. 

"I did not always know how to speak English, in fact I used to not know any English. Because I was born in France, I only knew French. On my first day of first grade I was supposed to write about something that belonged to me. The teacher came over and tried to explain to me that I could write about my necklace. I just stared at her blankly, she even took it in her hand and showed it to me. 
By that time I was wondering what I was going to do all day If I couldn’t speak or understand a foreign language. During recess I just held the teacher’s hand. When it was finally time to go home I was glad to see my mom waiting for me. I told her about my day and she told me it would be « okay » but I didn’t think so. 
The next morning I cried and cried, for I didn’t want to go back to « that place ». Sadly, the next morning my brother and I were both in the backseat of the car to go to school. That day, the teacher passed out some words for the class to study at home. My mom made me study every night. 
Finally I went to a girl that I had silently befriended, summoned up all my courage and asked with my terrible french accent « can you play with me? » Her mouth opened really wide and she ran to tell the teacher. The teacher smiled real big and told her that was « awesome! ». Great. I broke my barrier by the end of first grade."



Miss N. on the 4th of July.










"Je n’ai pas toujours parlé anglais. En fait, avant, je ne parlais pas un mot d’anglais. Comme je suis née en France, je ne parlais que français. Mon premier jour de 1st grade, je devais écrire un texte sur quelque chose qui m’appartenait. La maitresse est venue vers moi et a tenté de m’expliquer que je pouvais écrire au sujet de mon collier. Je l’ai juste regardé d’un air ébahi, elle l’a même pris dans sa main et me l’a montré. 
A ce moment-là, je me demandais ce que j’allais faire toute la journée si je ne pouvais ni parler ni comprendre une langue étrangère. Pendant la récré, j’ai tenu la main de la maitresse. Quand ça a enfin été le moment de rentrer à la maison, j’étais contente de voir ma mère qui m’attendait. Je lui ai raconté ma journée et elle m’a répondu que « ça allait bien se passer », mais je ne l’ai pas cru. 
Le lendemain matin, je n’arrêtais pas de pleurer parce que je ne voulais pas retourner dans « cet endroit ». Tristement, le matin suivant, mon frère et moi nous étions tous les deux assis à l’arrière de la voiture en route pour l’école. Ce jour-là, la maitresse a distribué des mots à étudier à la maison. Ma mère m’a fait travailler tous les soirs. 
Finalement, je suis allée vers une fille avec qui je m’étais liée d’amitié silencieusement, je rassemblais tout mon courage et lui demandais avec mon horrible accent français: « Tu veux jouer avec moi? ». Bouche bée, elle partit en courant pour le répéter à la maitresse, qui sourit de toutes ses dents et ajouta: « génial! ». 

Super. J’avais franchi l’obstacle avant la fin du 1st grade."





jeudi 9 mars 2017

Le Panhandle, Texas: entre bétail et coton.




Depuis plusieurs jours, des incendies ravagent le Texas Panhandle, la partie Nord Ouest du Texas: le manche de la poêle en français. 
Nous avons traversé maintes fois cet endroit, lors des road trips vers les National Parks de l’Ouest, vers le Colorado, vers le Nouveau Mexique. On appréhende toujours sa traversée parce que sortir du Texas est long et éprouvant pour ceux qui n’aiment ni le désert ni l’immensité de cette région. La dernière fois que nous l’avons traversé, je regardais autour de moi et j’ai beau adoré ce que je vois, j'ai eu l’impression d’être dans une de ces parties du monde où la violence du climat et  la solitude du coin ne sont supportables que pour ceux qui y sont nés.


Panhandle, TX, novembre 2015


Des vaches et des ranchs à perte de vue. 
Peu de végétation, un vent fort et constant qui cisaille la route, glacial en hiver, brûlant en été, des tumbleweeds qui passent devant les roues de la voiture, des maisons rares et éparses, et soudain, Amarillo. La grande ville du Panhandle, plantée au beau milieu de cette nature inhospitalière, qui ne doit son succès qu'au Big Texan. Un resto où tu peux bouffer à l'oeil si tu ingurgites le morceau de bidoche de 2 kg qui est exposé à l'entrée en moins d'une heure. Je ne vais pas m'attarder sur le succès de cet endroit où s'alimenter est un concours de vitesse, parce que c'est comme les fast-foods et les animaux en captivité, ça me donne très vite la nausée. 
Amarillo c'est un peu tout ce que tu crois savoir sur le Texas mais qu'en fait t'as tout faux. Amarillo ça ressemble au trou du cul du monde sauf que c'est la porte d'entrée du Palo Duro, le deuxième plus grand canyon des Etats Unis et de Caprock Canyons, la Mecque du VTT au Texas.


Palo Duro, 2013

Avec ce désert et cette poussière et ce vent incessant, on n'a pas de mal à se projeter quasi un siècle en arrière.
A imaginer le Dust Bowl, cette période aussi appelée les Dirty Thirties, qui a frappé le Midwest dans les années 30. Texas, Oklahoma, Nouveau Mexique et Colorado noyés dans le sable. La sécheresse a duré plus de huit ans. L’agriculture à outrance et le développement de certaines techniques qui empêchaient la prolifération des plantes, conjugués à la sécheresse, ont entrainé cette catastrophe écologique et humaine.  

Migrant Mother 1936 Dorothea Lange


Il arrive encore aujourd’hui que la région du Panhandle soit balayée par des « haboobs » le mot arabe est quelquefois utilisé pour parler des tempêtes de sable. Les météorologistes font en fait une différence entre le Haboob qui est une dégradation orageuse contrairement au « sand storm » qui n’a besoin que de vent et de poussière. Tout le monde a en tête ces énormes vagues de sable qui recouvrent tout sur leur passage et qui peuvent descendre du Panhandle jusqu’à Lubbock. 

Cimarron County, Oklahoma, 1936. Arthur Rothstein

Quand mon fils a étudié le livre « Out of the Dust» j’ai compris l’ampleur du désastre. Des maisons délabrées dans lesquelles le sable s’immisçaient de partout rendant les survivants malades, étouffant tout sur son passage, poussant les gens à quitter leurs terres et à immigrer vers la Californie. Si tu veux pleurer toutes les larmes de ton corps, je te recommande chaudement ce bouquin rédigé en vers dans lequel la douleur physique fait concurrence à la misère morale tout ça à travers les yeux d’une enfant de 10 ans. 

Bref, ça me rappelle l’extase ressentie en sixième quand j’ai du lire « Mon bel oranger » de Jose Mauro de Vasconcelos. Je pleurais tellement que ma mère, s’inquiétant pour mon équilibre mental, était allée demander à la professeur de français si je devais vraiment finir le bouquin. Je n’ai pas pu parler de ce livre sans avoir les larmes aux yeux pendant des mois. Je te passe mes sanglots à la lecture de « Croc Blanc » et mes hurlements la première fois que mon frère m’a résumé « Le Journal d’Anne Frank ». 

Tu dois sans doute te demander où je veux en venir car comme d’habitude je digresse et nombreux seront ceux qui n’iront pas au bout de mon article, vous allez le regretter le plus intense étant à venir. 

Ces derniers jours des incendies terribles ont ravagé le Panhandle. Des ranchs dévorés par les flammes, du bétail qui se fige devant les flammes et ne fuit pas, des ranchers qui voulant sauver leurs bêtes ont été pris au piège du feu. La tristesse m’a accablée ce matin et je me suis souvenue de relativiser mes problèmes à la lecture de toutes ces vies perdues et détruites. 



Le Panhandle, ce n'est pas l'endroit le plus exotique du Texas si tu ne sais pas où regarder. Traverse-le en Novembre et tu changeras d'avis. Au niveau de Memphis, TX, le coton s'envole et s'accroche absolument partout. Des champs de coton qui s'étendent à l'infini, des camions bourrés jusqu'à déborder, et les usines dont les abords sont recouverts de fibre blanche comme de la neige.

J'ai pris ces photos au moment de Thanksgiving, ces deux dernières années. 
Je te promets que tu ne regarderas plus ton tee-shirt de la même façon...






















jeudi 2 mars 2017

Guide du Texas (suite) -L'Ouest - Le Big Bend



Le Big Bend


Quand on me demande quel est l’endroit que j’ai préféré aux Etats-Unis, la réponse n’est jamais claire. Ça a tendance à se bousculer un peu dans ma bouche, et j’ai du mal à choisir. Et puis ça ne va pas en s’arrangeant parce que même les destinations les plus incertaines m’ont procurées leur part de joie et d’excitation. 

Tiens, rien qu’au mois d’Août, l’Homme a participé à une compétition sportive au Nebraska. J’ai donc consulté une carte pour savoir où ça se situait (pas très bon signe). Pour info, le Nebraska, c’est en ligne droite au-dessus de ma tête. Tu traverses l’Oklahoma, le Kansas, tu piques à droite et tu es à Omaha.
L’Oklahoma, ses chanteurs de Country.
Le Kansas, son magicien d’Oz et du maïs, du maïs, du maïs ET un musée Kellogg's. 
Le Nebraska, Penny du Big Bang Theory? 
Tu vois que pour le tourisme, c’était pas gagné. 

Finalement, soit j’ai un caractère super heureux qui trouve du positif partout, soit l’Amérique ne déçoit jamais. Ceux qui me connaissent  parient sur l’Amérique. 
La preuve en image:



Omaha, passage couvert dans Old Market, Downtown Omaha
A mi-chemin entre Illinois et Nebraska, on dirait un fond d'écran Microsoft


Pour en revenir à mon guide du Texas, il y a sur mon podium virtuel, un road trip que j’ai adoré, et qui se trouve à ma porte.

Next services, 130 Miles.
Traduction: Fais le plein d'essence, fais un dernier pipi,
 et arrête le thé.

L’Ouest Texas


Quand on a décidé d’aller dans l’Ouest du Texas, j’étais très moyennement motivée. J’avais l’impression que c’était un désert ponctué de villes inintéressantes, de puits de pétrole, de serpents et de rochers. 
Je râlais qu’il n’y avait rien à y faire et que je ne savais même pas où on allait pouvoir bivouaquer… 
C’était Springbreak, je croyais qu'il allait faire froid, Charlie le Cat nous accompagnait, j’étais sûre que c’était moche et sec, bref, je ne voyais que des obstacles et des complications. 

Et puis, en discutant avec les Texans, en fouillant les profondeurs d’internet et la bibliothèque de ma ville, j’ai fini par trouver l’itinéraire parfait. 

C’est ainsi que l’on s’est retrouvé à visiter des cavernes dans le Desert du Chihuahua, traverser un désert de sel, crapahuter dans les Guadalupe Mountains, observer les étoiles à Fort Davis, attendre les lumières à Marfa, voir des tapis de fleurs dans le désert, faire un u-turn au Mexique et pleurer devant la Border Patrol...




Donc, les cavernes sont assez spectaculaires, surtout pour quelqu'un qui n'en a jamais visité de sa vie, même si on est d'accord, c'est pas Lascaux non plus.

Comme on était dans les parages, on en a profité pour visiter White Sands, qui est au Nouveau Mexique et n'a donc rien à voir avec le Texas. Mais ma photo est plutôt pas mal et faire un crochet par White Sands quand on est dans l'Ouest Texas, c'est clairement une broutille.


Coucher de soleil sur White Sands et la Sierra Blanca

Le Rio Grande qui serpente entre Mexique et Texas sur la route 170

Route 170 

Bluebonnets dans le Big Bend
Au pied des Guadalupe Mountains
Route vers Alpine


Le Big Bend

Ecrire sur l'Ouest du Texas ne serait pas complet sans parler du Big Bend. L"Homme y a fait une randonnée sur deux jours à laquelle je n'ai pas pris part. Les photos sont donc l'oeuvre de notre ami Mister T. qui en plus d'allier talent et dextérité dans une cuisine fait visiblement de même avec un appareil photo dans les mains. 






Quelques jours après leur retour, le Big Bend a fermé ses chemins de randonnée ainsi que ses lieux de bivouac, la raison invoquée était plus que convaincante: les ours étaient en goguette dans le parc. 





Une des raisons pour lesquelles je n'y suis pas allée.




























mercredi 22 février 2017

Le Texas: cuisine et gastronomie (partie 5)




« The bicultural border cuisine called Tex-Mex is the most famous culinary hybrid in the state, but its not the only one. There are thirty-some ethnic groups in Texas, each one with its own folk foods and each one contributing to our statewide potluck. » 
Robb Walsh, writer and co-founder of Foodways Texas. 

Selon mon interprétation personnelle, ça dit qu’avec un mur entre le Mexique et le Texas, le Tex-Mex n’aurait jamais été aussi riche et varié, mais aussi que c’est l’immigration de plus de 30 groupes ethniques qui a permis à la gastronomie texane d’être ce qu’elle est aujourd’hui. 
Le chili en est la parfaite démonstration:
Le chili trouve ses origines dans un lointain ragoût Aztèque, et j’ai déjà abordé la présence dans certaines interprétations du chili, de paprika, épice phare du goulasch.
J’ai aussi découvert qu’une vague d’immigrants originaires des Canaries s’était établie du côté de San Antonio, Texas. Si tu cuisines un peu tu sais que le cumin est présent dans la cuisine d’Afrique du Nord jusqu’aux rives du Gange. Les premiers habitants des Canaries sont les Berbères et là, subitement, tu visualises le trajet du cumin à travers l’Atlantique jusque dans ton assiette de chili… dont il est un ingrédient incontournable. 


L’un de mes plats Tex-Mex préférés en road trip est les « huevos rancheros ». Il s’agit d’une purée de haricots écrasés grossièrement les « refried beans », sur lesquelles on a déposé une tortilla de maïs, deux oeufs au plat arrosés d’une sauce « red chile sauce» ou « green chile sauce » ou des deux si tu n’arrives pas à choisir. Dans ce cas, tu commandes des « Huevos rancheros Christmas » (rouge et vert, ça fait Noel!) et tout ça parsemé de dés de tomates, de coriandre fraîche et de fromage type fêta. C’est une tuerie gustative et si tu viens au Texas ou si tu vas au Nouveau Mexique, n’hésite pas à en commander!


Je dois aussi te dire que cette histoire de « yahoos » de Terlingua, abordée dans mon article « Texas cuisine partie 4 » m’a interpelée. Après recherches, il semblerait que Terlingua abrite un chili cook-off, une compétition internationale annuelle de chili. Tout s’explique! 
Apparemment, cette compétition se tient depuis les années 60 et a un succès fou. Les premières éditions ont été le théâtre de disputes, accusations et allégations de tricheries en tous genres. La discussion sur la présence des beans n'ayant fait qu'envenimer les choses. 


Competition de chili à Terlingua chez les "yahoos"

Je ne peux pas aborder la cuisine du Texas sans parler de la Dallas State Fair. Ceux qui l’ont visité, voient de quoi je parle et ressentent déjà les symptômes annonciateurs de la nausée.
La foire de Dallas se tient chaque année à l’automne et est le lieu de débauches culinaires que je suis incapable de défendre et de goûter et pourtant j’ai payé de ma personne pour ces articles. Il s’agit d’un concours de fritures improbables. Tout y passe: le Twix frit, le jello frit (gagnant de l’an dernier), cookies frits, tout ce qui se mange ou se boit, est irrémédiablement frit à un moment ou à un autre. Je passe mon tour définitivement. Mais si vous avez gouté à l’une des spécialités de la Dallas State Fair et avez survécu, laissez-moi un commentaire!

Comme tu vois, les plats déjantés ne manquent pas et si il y en a certains sur lesquels on a mis notre veto, il y en a un qui ne manque pas d’étonner à chaque fois que l’on en parle: le « beer can chicken ».
Très simple, le poulet entier vidé est posé sur une cannette de bière, que tu as bu préalablement jusqu’à la moitié, et mis à cuire sur un foyer indirect. La cuisson dure un peu plus d’une heure. On a prévu d’essayer. Je me demande dans quel état mon foie va rentrer en France. 

Au sujet de mon foie, je crois pouvoir affirmer que le prix de la meilleure margarita de Dallas Fort Worth va bientôt être décerné par le jury, composé de l’Homme et moi. 
Les finalistes sont:
La margarita à l’avocat de Meso Maya dans Downtown Dallas
La margarita au jalapeño de Malai Kitchen à Southlake

Il nous reste encore une petite visite à rendre à El Fenix, dans Downtown, je te tiens au courant évidemment. Il s’agit d’un resto mexicain qui existe depuis des décennies. Un truc de famille. M’est avis qu’ils doivent en connaitre un rayon sur la tequila… 

La prochaine fois, je te propose de passer au dessert. 

En attendant, je ne résiste pas à l'envie de partager une photo de mon dernier chili. A droite, le "North of the Border" AVEC BEANS, et à gauche, le "Bowl of red". Le manager du Tolbert's, Steven Ryan dit de son "North of the Border" que son grand-père le détesterait d'avoir mis des haricots dans son chili. 

Un "Bowl of red" et un "North of the Border"








vendredi 3 février 2017

Ma Texas Bucket List


Beaucoup de kilomètres avalés, beaucoup de dégustations plus ou moins regrettables, beaucoup de faux départs, beaucoup de ratages, mais avant tout beaucoup de découvertes et de bonheurs. 
Cette liste reflète 5 ans de road trips, de week ends mais surtout 5 ans de plaisir! 
Ladies and gentlemen, la TEXAS BUCKET LIST!




jeudi 13 octobre 2016

Le Guide du Texas partie 1




Quand je commence à parler du Texas, de sa beauté et de la variété de ses paysages, tu me connais, je n’arrive plus à m’arrêter. J’en fais des pages et des pages, et je digresse et j’essaye de te prouver par A+B que c’est beau. Quand on me demande si j'ai des conseils de visites, j'ai toujours peur d'en oublier. Je n'ai qu'une crainte, c'est le visiteur déçu. De toute façon si il est déçu, c'est juste qu'il n'a pas vu le Texas que je connais. Je suis un peu comme une maman fière de son rejeton devant l'assemblée des invités: "Allez, montre comme tu es beau et spirituel!"

Tu verras, le jour où certains guides de voyage vont se réveiller. Tu seras bien content de m’avoir écouté et d’avoir visité parce que ça va être la ruée et tous ces petits bijoux bien dissimulés vont être violés par les randonneurs du monde entier peu scrupuleux.
Même si je suis secrètement contente que le Texas ait eu les honneurs des couvertures de certains magazines français il y a quelques mois, je dois te dire que ça m'inquiète un peu. Adieu les plages et les routes désertes, les commerçants calmes et souriants, les aires d'autoroute rutilantes, les texans accueillants...

Laissons croire que les Texans ont la gâchette facile, le coeur de pierre, et le point de vue étriqué, sous peine de voir rappliquer des hordes de touristes sales et mal éduqués.

Et puis, n’oublie pas que, où que tu te tournes, au Texas, la diversité des paysages est à l’image du territoire: immense. 
Des plaines, des montagnes, des forêts, des bayous et du désert, le Texas, plus grand que la France, a de quoi te séduire et t'en mettre pleins les mirettes. 

Demande à un Texan d'où il est, il y a de fortes chances qu'il réponde "Born and raised in Texas, M'am". Il est fier, poli et comme tous les  Texans il aime son drapeau. Et comme tous les petits Texans, il connaît l'histoire de son état. Le State Board of Education, genre de comité de l'enseignement pour le Texas, a rendu obligatoire l'enseignement de l'Histoire du Texas pendant l'année de 7th Grade (5è de collège).
Ainsi les gamins du Texas connaissent les explorateurs qui se sont disputés leurs terres, les batailles qui ont gagné l'Indépendance et les Hommes qui ont compté. La bataille de l'Alamo n'est qu'un détail de ce qu'ils doivent apprendre. Ils jonglent avec la bataille de San Jacinto, celle de Gonzales et son intrépide "Come and take it", ils voient le sang qui a été versé pour leurs frontières, et les hommes qui étaient prêts à mourir pour ce qui n'était encore qu'une terre inhospitalière. Aujourd'hui, je te dévoile ce qui rend le Texan si fier et pour quoi il a fait le sacrifice de sa vie.


Le territoire texan étant immense, il te faudra douze heures pour rallier Beaumont à l'Est à El Paso, à l'Ouest. Nous en sommes les premiers contrariés, à chaque road trip, la question lancinante du "On est sorti du Texas?" revient régulièrement. Si tu as la chance de le traverser du Nord au Sud ou d'Ouest en Est, ton chemin va croiser la Hill Country, et ça, c'est ta récompense...

Texas Hill Country, suivez le guide!

Jacob's Well
 Jacob's Well, le puits de Jacob, une petite merveille de la nature au coeur de la Hill Country. Le puits est profond de 42 mètres, et court sur plus de 1,5km. L'eau y est à 20C toute l'année. Un grillage a été installé à quelques mètres de profondeur pour éviter les noyades. Plus d'un plongeur inexpérimenté a plongé et s'est perdu dans les tunnels du puits.
Quand nous y sommes allés, un groupe de gamins s'amusait à sauter dans l'eau jusqu'à ce qu'un shériff débarque. Telle une volée de moineaux, les nageurs ont disparu dans les buissons en quelques secondes!


Hamilton's Pool
Jusqu'à cette année, il suffisait d'arriver tôt devant le portail pour espérer entrer dans le saint des saints. Puis, deux années d'inondations à répétition ont conduit à une limitation des visites de Hamilton's Pool. Il faut dorénavant prendre rendez-vous pour visiter cette sublime caverne à ciel ouvert. Je te dirais bien qu'il y a eu des noyades récemment qui ont conduit à l'interdiction de la baignade mais j'ai peur de t'effaroucher. Et puis, pas besoin de moule-burnes pour admirer les lieux, bon sang!


Austin, sa skyline et son boardwalk sur le Lady Bird Lake
Austin, t'es trop belle. Tu m'as même rendu jalouse quand l'Homme y a fait une excursion sans moi, avec les copains français, au printemps. T'es belle, t'es cool, tes habitants sont jeunes, ouverts, progressistes. On m'avait dit du mal de toi avant notre première rencontre. On m'avait dit: "Tu verras, Austin, c'est une ville de crève-la-faim. Ils crèvent tellement la faim là-bas, que le gouvernement a du inventer une sécurité sociale juste pour eux." Ou bien:" Austin? T'y vas pour faire tes études. Alors tu trouves un petit boulot, et puis ton petit boulot devient ton boulot et tu finis jamais tes études."
Tu verras dans dix ans, Austin, tous ces cons qui ont la critique facile, tu leur en remontreras quand ils se battront pour venir vivre près de toi.

Mount Bonnell
Parce qu'Austin, elle est pas bête, elle vit au bord de l'eau pour se rafraichir au coeur de l'été texan. Des lacs à perte de vue, des rivières, des sources et le Mount Bonnell pour l'admirer, vu d'en haut.

Barton Springs à Austin
Et dans les sources, on s'y baigne. Une immense piscine à ciel ouvert, creusée dans la roche avec des petites écrevisses (protégées) au fond de l'eau fraîche (ça raffermit).


Zilker Park
Comment ça, si c'est le poumon d'Austin? Austin, c'est pas New York, les gars! On respire partout à Austin et pas que dans les parcs!

Parce que si t'as besoin de respirer, tu peux aller là:

Lady Bird Lake, Austin

 Là:



Ou là.


Et si tu m'écoutes, toi aussi, tu auras envie de dire I love you so much, Texas!


Mais oui, lecteur, je te love beaucoup toi aussi...


T'as noté le "partie 1" dans le titre?
Et oui, y'aura une partie 2. 
Bravo, t'es perspicace! Et impatient, j'en suis sûre...