samedi 20 octobre 2012

Alamo, San Antonio et l'Italie



Après avoir lu le roman de J. Michener, intitulé Texas, nous avons eu envie d'aller à San Antonio, voir les ruines de la Mission de San Antonio de Valero, sur les traces de cette poignée d'hommes qui en donnant leur vie, on réussit à mobiliser toute une nation et à gagner l'indépendance du Texas.
Cette mission catholique a été construite par les colons espagnols en 1719 et abritait près de 200 personnes. Le Texas s'appelait alors le Tejas, et était sous domination mexicaine, plus précisément il était l'une des provinces du Mexique dirigé par le Général Santa Anna:
Ce dernier a accédé 11 fois à la présidence du Mexique, pas toujours très démocratiquement... et aimait à se voir comme le Napoléon de l'Ouest.

Le 11 mai 1835, l'état de Zacatecas au Mexique, riche de ses mines d'argent décide de se rebeller et de ne pas céder ses droits à la dictature de Santa Anna. Celui-ci, excité par le défi, envoie plusieurs de ses officiers infiltrer les rangs de l'armée de la ville et dans le même temps, il contourne la ville et l'attaque à revers:
Entre compétence et perfidie, il réussit à écraser les rebelles et 2500 femmes et enfants sont abattus, viols et pillages vont se poursuivre jusqu'à ce qu'il ne reste de la ville que des ruines ...
La ville de Zacatecas a été détruite car elle a refusé de plier devant le pouvoir de Santa Anna. Vers la fin de l'année 1835, Santa Anna remonte vers le nord; si le Tejas continue à s'opposer au gouvernement central, il subira le même sort.

Arrivé en vue d'El Alamo, Santa Anna décide d'installer ses troupes autour de la Cathédrale San Fernando et de faire hisser un drapeau, rouge dont le message est résumé dans sa couleur... "quand la bataille commencera, nous ne ferons aucun prisonnier".
Quatre hommes vont décider du sort d'Alamo, Jim Bowie, Davy Crockett, William Travis et James Bonham.
Travis écrit cette lettre pour demander du renfort:

« Au peuple du Texas et à tous les américains dans le monde » :

"Camarades et compatriotes
Je suis assiégé par plus de mille Mexicains sous le commandement du général Santa Anna. J'ai subi un bombardement continuel depuis 24 heures sans perdre un seul homme. L'ennemi a demandé notre reddition sans condition sous peine de passer toute la garnison par les armes si le fort était pris. J'ai répondu à leur demande par un coup de canon et notre drapeau flotte encore au-dessus de nos murs. Je ne me rendrai jamais.
Je vous lance un appel, au nom de la liberté, du patriotisme et de tout ce qui forme le caractère unique américain, de venir nous aider aussi vite que possible. Jour après jour l'ennemi reçoit des renforts et ses forces se monteront sans aucun doute à 3 ou 4 000 hommes d'ici quatre ou cinq jours. Même si cet appel n'est pas entendu, je suis déterminé à résister aussi longtemps que possible et à mourir comme un soldat qui n'oublia jamais ce qui est dû à son propre honneur et à son pays.
La victoire ou la mort."
William Barret Travis
Lt. Col. Comdt

Sur ce croquis, la position défendue par Crockett et ses hommes, les tireurs d'élite du Tennessee.



    L'intérieur du fort et le puits

D'après les recherches que Michener a faites pour son livre, il raconte que le samedi 5 mars, la veille de l'attaque, sentant la mort imminente, Travis traça une ligne au sol du bout de son pied et s'adressa à ses hommes en leur donnant le choix, franchir la ligne et se battre à ses côtés, ou fuir. 182 hommes enjambèrent la ligne. Un seul resta en arrière, Louis Rose, un français, héros des campagnes napoléoniennes , il déclara:
" -Je suis venu en Amérique pour vivre en homme libre et non pour mourir inutilement."
 Par 2 fois, Bonham a franchi les lignes pour aller chercher du renfort, un renfort qui n'est jamais arrivé et c'est au bout de 2 semaines de siège que Santa Anna lança son attaque, à l'aube.

 A 7 heures du matin, la victoire de Santa Anna est totale, et son dernier ordre devant les dépouilles des héros, est:
"-Brûlez-les tous".
 Dans les jours qui suivirent, un mot d'ordre rassembla les hommes du Texas et des autres états:
"-Remember Alamo!"
 C'est au son de ce cri que les hommes de Santa Anna ont été défaits, à la bataille de San Jacinto par l'armée de Sam Houston, à l'heure de la sieste... alors que Santa Anna s'offrait une sieste crapuleuse avec une jeune femme...

La bataille d'El Alamo a entraîné la bataille de San Jacinto, qui a engendré une république indépendante, qui a duré 10 ans.

Nos pas nous ont ensuite mené vers la Riverwalk. Comment en parler sans être vexante? Dans les rares guides que nous avons trouvés traitant du Texas, San Antonio est appelé "la petite Venise", "la ville la plus romantique des Etats Unis", on évoque son charme...
A n'en pas douter, ceux qui évoquent une quelconque parenté avec une ville italienne (canaux ou pas) n'y ont jamais mis les pieds. Il y a en effet des canaux, avec des canards (qui mangent des nachos) et de l'eau pas très claire, et des bateaux, qui n'ont en commun avec les gondoles que le fait qu'ils flottent...



Mon talent inné pour la photo rend cet endroit étrangement séduisant!!

Je ne commenterai pas la nourriture proposée dans cet endroit, quand on est en Italie, on mange italien, quand on est en Amérique, on mange ce qu'on trouve. (je plaisante, je ne désespère pas de trouver un troquet où me sustenter avant notre départ)

Nous nous sommes orientés vers Market Square, le marché mexicain, où j'aurais bien gouté à quelques nourritures vendues dans la rue, mais je ne suis pas vaccinée contre l'hépathite A, je suis hypocondriaque, et les seuls qui se lançaient, étaient des Marines en goguette avec tous leurs vaccins à jour, je me suis retenue, et j'ai fait comme les canards, j'ai mangé des nachos...




Il serait injuste de ma part de ne pas parler de King William Street, un quartier de San Antonio, un peu à l'écart du centre bondé. Quelques lignes seulement dans un guide US que nous avions pris avec nous, nous avons hésité à nous y rendre... Ca aurait été une belle erreur. Les photos parlent d'elle-même, on est dans le romantisme, il n'a rien d'italien, et ça ne gâche en rien le plaisir, au contraire.











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