jeudi 11 septembre 2014

Carie en anglais ça se dit cavity


Depuis deux ans que nous habitons ici, nous n'avons de cesse de nous étonner des dents parfaites des américains. Alignées, blanches, sans défaut, à chaque fois qu'on te décoche un sourire, c'est une pub ultrabrite.
Il y a quelques années, alors que je regardais Les Experts, je me suis étonnée d'une répartie du médecin légiste, penché au dessus du corps d'une macchabée dont l'identité restait à découvrir; il décrétait en effet quelque chose du genre: " au vu de sa dentition, on peut en déduire qu'elle vient d'Europe de l'Ouest"... et s'en suivait une description de la pauvre qualité de ses soins et de ses dents.
Je ne sais pas si je suis la seule à avoir été choquée mais bon, il faut bien avouer que les ventes de brosses à dents en France et de déos ne jouent pas en notre faveur.

Manque de chance, une seule remarque au détour d'une conversation dans l'année, sur un mec qui pue et qui ne prend pas vraisemblablement pas de douches régulières (par 40°C quotidien au Texas, pendant 3 mois, ça ne pardonne pas), et EVIDEMMENT, c'était un français...

De même, alors que je soulevais le problème de cette terrible réputation INFONDEE devant une assemblée de français expats, ils se sont quasi tous mis à rire en disant: "infondée, mouais..."

Tous ça pour en revenir au sujet de mon article:
L'hygiène bucco-dentaire américaine.

Grâce à mon immense dévotion et à mon abnégation et mon courage et la puissance de mon investigation dans la banlieue Dallasite et Bedfordienne, je suis en mesure de te révéler le secret.

Bon, en vrai, j'avais un mal aux dents qui me vrillait la molaire et une trouille à crever d'aller chez le dentiste et j'ai pleuré devant mon téléphone une semaine avant de me décider à prendre rendez-vous chez THE dentiste.

Le truc, c'est qu'après avoir écumé près de 20 dentistes autour de mon lieu de résidence en France et ce, depuis mon plus jeune âge, puis avoir cotoyée une orthodontiste psychopathe pendant 4 ans, (ma copine américaine n'en est toujours pas remise: "Quoi, 4 ans??!!" "oui, et bien sous mon physique de jouvencelle se cache l'âme d'une pionnière de l'orthodontie, et à l'époque c'était 4 ans" "OH MY GOD, you're old!"), je suis un peu traumatisée de la roulette.

Non, je ne donnerai pas de noms mais si tu veux, je vais te faire un petit topo rapide.

Il y a eu le dentiste sadique et pas du tout patient qui s'énervait parce que je n'ouvrais pas la bouche parce que j'étais terrorisée. J'étais petite. Toi, je ne sais pas où tu te terres, mais je te hais.
Il y a eu celui qui écoutait des chants grégoriens en te meulant la molaire et crois-moi, plutôt que de me décontracter, ça avait l'effet inverse, j'avais l'impression qu'il priait intérieurement pour le repos de mes canines.
Celui qui tremblait tellement que mon père disait que lors des anesthésies, il jouait aux fléchettes.
Celui qui avait une barbe et qui des fois, s'enrhumait... et tu savais qu'il était enrhumé au premier coup d'oeil...
Celui qui m'a soigné une carie et m'a fait gonfler la machoire, et pendant une semaine, alors que mon oedème passait du bleu au violet puis au jaune, j'ai du subir les interrogatoires de l'école genre :" Tu as des problèmes à la maison en ce moment?" ou encore mieux "Ton père t'a frappé?"
Bon, là, si tu ne connais pas mon père, c'est sûr, c'est pas drôle. Disons que mon père question éducation, c'est un peu le Dalaï Lama, tu vois?
Celui qui m'a laissé un souvenir plutôt pas mauvais, mais qui est tombé dans les affres de l'incompétence depuis que ma dentiste m'a démontré par A+B, radios à l'appui que son boulot tenait du miracle. Surement grâce aux prières de l'autre.
Puis, le dernier. The last but not the least.
Celui, grâce auquel je me retrouvais là. Qui m'a soutenu il y a un peu plus d'un an, que non, un petit bout de dent ébréché, c'est rien. Qui a baclé ses détartrages comme tous les autres avant, en 1/4 d'heure.

Ah, ben oui, M'sieurs Dames, déjà, ici, un détartrage ça dure plus d'une heure.

Puis, on te fait un check-up, on te fait des radios des points sensibles, on scrute, on te fait une radio de la langue... On te fait remplir des questionnaires, exhaustifs, sissi, concernant ton état général.
GE-NE-RAL!
Quand je dis général, ça va des problèmes cardiaques aux problèmes ORL, en passant par les maladies vénériennes, la tension, l'alcoolisme, la drogue, etc...
Mon mari, qui y est allé après moi, a même cru qu'il était bon pour une coloscopie vu la profondeur de l'investigation.

Une copine française qui a vécu la moitié de sa jeune vie ici m'a déclaré il y a une semaine: "T'as peur d'aller chez le dentiste aux US? Crois-moi, moi, j'ai peur d'aller chez un dentiste français maintenant."
Sur le coup, je me suis dit, elle est dure quand même...
Maintenant, je soutiens et j'abonde!

Le secret

Mon dentiste, pour la première fois, est une femme, quinqua, elle est belle et elle sent bon. Les assistantes sont habillées en jaune fluo, sont maquillées et coiffées, pas compliqué, j'ai cru que j'étais à la Fashion Week. La secrétaire m'a appelé Sweetie et Honey au téléphone, et quand je suis partie, elle m'a dit qu'elle était ravie de m'avoir rencontrée. C'est la première fois que j'ai l'impression de me faire une copine chez le dentiste!
L'eau du robinet est renforcée en Fluor, ça aide, c'est sûr.
Avec les tarifs des dentistes, (crois-moi sur parole) t'as pas envie d'avoir des soins à faire, parce qu'alors pour le coup, si le doigté et la gentillesse du dentiste t'ont séduit, la facture est une dent de sagesse enlevée au burin et au marteau.
Donc, tes gamins, tu les mets à la brosse et au fil dentaire à partir de 2ans, et les "cleaning", ce que nous appelerions détartrage, c'est tous les 6 mois.
Et puis, le détartrage c'est après massage de la gencive à la crème anesthésiante, et port des lunettes oranges, parce que la lumière dans l'oeil c'est agressif, et pour la première fois de ta vie, tu ne vas pas repartir du cabinet du dentiste avec le mascara sur les genoux et l'impression d'avoir pris une douche.


Et après, tel Miley Cyrus, tu pourras exhiber ta cavité buccale avec fierté.









vendredi 5 septembre 2014

L.A.


Au mois de Février, nous sommes allés visiter Los Angeles.
Nous y sommes restés une semaine.
Même les enfants ont apprécié. Il faut dire qu'ils séchaient l'ecole, ça aide. Mais en plus, courir dans le sable et tremper leurs pieds dans le Pacifique pour la première fois de leur vie, les a comblé.


Le problème quand on écrit de façon sporadique dans son blog, c'est qu'on a tendance à oublier. Le point positif c'est que ca permet d'aller à l'essentiel.

Six mois plus tard, qu'est ce qu'on a retenu de cette semaine à Los Angeles?

La plage

Les premiers jours ont été dédiés à la plage et nous, quand on va à la plage on ne lésine pas: direction Santa Monica, comme les stars!
Un peu moins d'une heure de route pour rallier Santa Monica Beach.
L.A., c'est grand.
Sur la route, les enfants bouquinent comme d'hab mais ça n'entame absolument pas mon enthousiasme débordant comme à chaque fois:
"Hé, vous avez vu? Maman conduit à Los Angeles. Jamais je n'aurais cru qu'un jour JE conduirai à L.A. Vous avez vu? JE SUIS A L.AAAAA.!! "


L'aller passe donc relativement rapidement, je hurle littéralement de joie en apercevant le panneau Hollywood de loin, ce qui va se reproduire approximativement 2 fois par jour pendant une semaine.
Surtout que le retour mettant à peu près le triple du temps à cause des embouteillages, le panneau, on l'a bien vu...
(Alors, là, il devrait y avoir une photo. Mais y'en a pas, cherche pas, c'est comme Las Vegas, y'a pas...)

Bref, la météo n'annonce rien de bon pour la deuxième partie du séjour mais aujourd'hui le soleil et la douceur californienne sont au rendez-vous, les places de parking, chères mais disponibles, et l'essentiel s'offre à nous gratuitement: l'océan nous tend les bras...




Le Pier de Santa Monica et sa fête foraine, la plage de sable blanc que j'imagine foulée par toutes les stars et leurs lardons, Muscle Beach et ses sportifs, tout est comme dans les films/magazines/reportages sur L.A.





L'observatoire de LA, dans Griffith Park, à 2 pas d'Hollywood.

L'un de nos meilleurs souvenirs avec la plage est la visite de l'observatoire de LA. Idée génialissime, nous avons pu contempler la ville en prenant de la hauteur et admirer la vue depuis les collines jusqu'à la mer, en plus de la visite du musée, ce qui ne pouvait pas faire de mal à nos neurones en vacances.


"Là où les stars sont les étoiles", slogan de l'observatoire...
Sa construction a été possible grâce au don de M. Griffith, un homme fortuné, qui avait tenté d'assassiner son épouse. Don fort génant s'il en est, la ville de Los Angeles, ne commença la construction qu'à la mort du généreux donateur.
La visite vaut le détour, ne serait-ce que pour la vue et l'édifice, style Art Déco, mais les expos sont aussi très interessantes:
Sismographe, planètes, éruptions solaires, pesanteur, Einstein, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'espace et la Terre... enfin révélé à vos yeux ébaubis.

Parmi les beaux souvenirs de Los Angeles, le Norton Simon Museum, à Pasadena

J'aime bien les musées, et il faut souvent y traîner les enfants qui préféreraient jouer à la plage toute la journée. Nous, on a un truc imparable: une météo pourrie.
Donc, après la Floride pieds dans l'eau (littéralement), après Washington sous l'orage tropical en plein shutdown, (note la redondance de la poisse),  nous voici en Californie, une semaine de pluie en 10ans, on y était...

Ce qui est bien dans les grandes villes, c'est les visites nocturnes. Ca évite de traîner à l'hôtel en regardant désespérément la télé et la fenêtre, pour contempler le même spectacle désolant.
Et puis bon, faut pas exagérer Los Angeles sous la pluie, c'est toujours plus excitant que Bedford sous la pluie (comme dirait ma mère, "arrête de te plaindre, tu pourrais être otage chez les Farc!)

Le Norton Simon Museum organise des visites nocturnes ET des concerts. Ce soir-là, concert de guitares espagnoles.
L'Homme a très vite choisi son camp, chez les Ibères, et a eu le bon goût d'emmener les lardons qui ne collaient pas au groupe (moi) et donc faisaient paniquer les gardiens de prison, pardon de salle, qui interdisent aux enfants de s'éloigner de plus de 4 mètres des parents.

Un paradis pour les yeux, ce musée est un bijou. Ne vous demandez plus (parce que je sais que vous vous posez la question) où sont les plus belles sculptures de Degas, elles sont là.
Renoir, Manet, Monet, Picasso, Van Gogh, Gauguin... et des guitares espagnoles... le top!


Aquarium of the Pacific à Long Beach


Le jour suivant, il pleuvait toujours. Les palmiers commençaient à pencher dangeureusement sous les bourrasques de vent et leurs palmes faisaient des épluchures sur la route et sur les pare-brises, alors on s'est réfugié à l'Aquarium du Pacifique.
Ceux qui me connaissent savent que je supporte mal les animaux en captivité et bien qu'ayant vécu de longues années près de Marineland, je n'y ai jamais posé un pied. Je ne juge personne et chacun fait fait fait c'qui lui plaît plaît plaît, mais vraiment, j'ai du mal avec les cirques de village et leurs lions faméliques, les zoos petits comme des mouchoirs de poche et les dompteurs d'otarie et autres...

J'ai donc fait extraction de mes principes (l'extraction étant beaucoup plus douloureuse que l'abstraction), et c'est sous des trombes d'eau que nous avons traversé le quai où est amarré le Queen Mary, et oui, elle est bien là, "la vieille anglaise, échouée si loin de ses falaises, sur un quai de Californie", pour entrer dans ce lieu de perdition pour animaux à branchies et à écailles...

Les enfants ont donc eu l'occasion de caresser des requins, des raies, des méduses et de contempler des aquariums remplis de Némo et de Dory qui, ironie du sort, font mur commun avec des slogans écolos genre prenez soin de l'océan et de ses habitants.
Ouf, les shows genre Sea World était annulés ce qui vous évitera une trop longue litanie de ma part sur les malheurs que nous infligeons au monde animal si vulnérable.


C'est bien joli tes souvenirs de vacances, me direz-vous, mais qu'en est-il de Hollywood Blvd, Rodeo Drive, Beverly Hills, Melrose, les stars, toussa quoi!

Commençons par planter le décor:

Quand on arrive en voiture à L.A., y'a plusieurs possibilités, tu suis le GPS ou tu suis pas le GPS. Nous on est des aventuriers, des vrais, des Indiana Jones de la ville, et des fois, on y va au feeling...
Et à L.A., quand t'y vas au feeling, ben des fois tu tombes sur le côté pile de la ville.
Tu sais que t'as atteint le côté pile quand tu vérifies que tes fenêtres sont fermées, tes portières verrouillées, que tu jettes des coups d'oeil inquiets sur les gens dans la rue en priant pour que le feu passe au vert.
L.A., c'est pas que du strass et des Oscars, mais ça, on a tendance à l'oublier. Moi, j'avais oublié et quel choc de se retrouver nez à nez avec une telle pauvreté. Des rues que tu croies remplies d'ordures et de poubelles, jusqu'à ce que tu réalises que ce sont des habitations et que des gens vivent dedans.
Une sacré claque.

Le côté face, c'est ce que tous les touristes du monde viennent chercher:
Les maisons des stars, LES stars et le bling bling.

Les maisons des stars, en fait, on s'en est lassé assez vite. Je suis incapable d'en décrire une en particulier. On en a vu tellement, et cherché plus encore!
La seule qui m'ait laissé un vague souvenir, c'est la maison de Bugsy Siegel. Elle est habitée et je me pose toujours la question: qui a envie de vivre dans une maison où la cervelle d'un mec a servi à repeindre les murs?

Chez Bugsy
Le Château Marmont dissimulé dans la verdure, et ses fantômes.

Le Château Marmont
Sunset Blvd, à faire de nuit, vraiment... avec tous ses néons et sa faune nocturne.
Melrose Avenue, ses boutiques décalées et ses restos branchés ( et inversement).
Mulholland Drive, visitée de nuit, alors qu'on cherchait la maison de Marlon Brando, un brouillard à couper au couteau, et d'un coup t'es dans un film d'Hitchcok!

On a aussi visité le Natural History Museum, mais je sens que ça va lasser tout le monde, moi-même, j'ai eu du mal à boucler la visite sans ronchonner.
Difficile de garder son enthousiasme intact après le 73 ème fémur de bronchiausore...

J'avoue qu'au départ, Los Angeles n'était pas dans ma bucket list (Rien à voir avec le seau et les glaçons). Et finalement, j'ai apprécié le moment, la ville, l'art de vivre, les gens, complètement différents des texans, et puis la pluie, parce qu'au Texas, la pluie, c'est pas commun.